La justice française a refusé mercredi 8 juin de restituer à l'État de Guinée équatoriale un hôtel particulier situé avenue Foch à Paris, confisqué après la condamnation de son vice-président Teodorin Obiang, a-t-on appris de source proche du dossier.
La cour d'appel de Paris «a déclaré irrecevable la demande de restitution», a confirmé une source judiciaire à l'AFP. Teodorin Obiang, le vice-président équato-guinéen, a été définitivement condamné à trois ans de prison avec sursis, 30 millions d'euros d'amende et des confiscations de biens, après le rejet de son pourvoi en juillet 2021.
Prenant acte de cette condamnation, la Guinée équatoriale avait adressé à la cour d'appel en septembre 2021 une requête en restitution de l'immeuble de l'avenue Foch, affirmant en être le propriétaire «de bonne foi».
Cinéma, hammam, marbre et robinets en or: cet immeuble luxueux de près de 3000 m2, estimé à environ 107 millions d'euros par la justice, est situé dans l'un des quartiers les plus chics de Paris, et a été au cœur d'un bras de fer entre Paris et Malabo.
Lors de l'audience, l'avocat Kevin Grossmann, qui défend l'État équato-guinéen, avait indiqué qu'il ne s'agissait pas du tout de «rouvrir le procès Obiang», comme l'avait écrit Jeune Afrique, ni d'une convocation de M. Obiang par la justice française comme écrit par Africa Intelligence, mais d'une «requête en restitution» de l'immeuble de l'avenue Foch.
«Comme l'ont jugé les différentes juridictions pénales successives, la population guinéenne, et donc l'État lui-même, est également victime» dans ce dossier, estimait-il. Selon lui, l'immeuble en question avait été vendu en septembre 2011 par M. Obiang à l'État de Guinée équatoriale (donc avant sa saisie intervenue en 2012), qui en est donc le propriétaire «de bonne foi» et «victime». Contacté mercredi, Me Grossmann n'a pas répondu.