New York - Les Nations unies ont mis en garde lundi contre le risque de la récente vague de violences dans la province de l'Ituri, dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDCongo), qui pourrait conduire à un nouveau génocide dans la région, selon EFE.
"Il y a des civils qui sont massacrés pour leur appartenance ethnique, une fois de plus. Les conditions nécessaires pour commettre des crimes odieux sont toujours présentes dans une région où le génocide de 1994 a déjà eu lieu", a souligné Alice Wairimu Nderitu, conseillère spéciale de l'ONU pour la prévention du génocide.
Dans une déclaration citée par l'agence EFE, Nderitu a déclaré qu'ils devaient faire tout leur possible pour s'assurer que l'histoire ne se répète pas.
Cette alerte onusienne intervient après que les "casques bleus" de l'organisation aient retrouvé la semaine dernière 49 corps de civils, dont douze femmes et six enfants, dans des charniers de deux villes de l'Ituri, après des attaques perpétrées par le groupe armé Coopérative pour le Développement du Congo (CODECO).
Le conseiller spécial a rappelé que la violence dans cette région est en partie le résultat de luttes pour les ressources naturelles, mais a ses racines dans les tensions entre les communautés Lendu (agriculteurs) et Hema (bergers) qui ont causé des milliers de morts entre 1999 et 2003.
Les attaques de groupes armés contre des villes de la région sont revenues en 2017 et ces derniers mois, il y a eu une escalade significative de la violence, en particulier de la part de CODECO, qui représente la communauté Lendu et a été formé en tant que groupe armé en 2018 pour lutter contre les exactions de l'armée congolaise.
"La situation en Ituri est extrêmement volatile. Si nous n'agissons pas rapidement, la région pourrait être plongée dans des crimes atroces, comme cela s'est produit par le passé", a souligné Alice Wairimu Nderitu.
Depuis 1998, l'est de la RD Congo est embourbé dans un conflit alimenté par les milices rebelles et l'armée, malgré la présence de la mission des Nations Unies en RD Congo (Monusco), avec 16 000 soldats en uniforme sur le terrain.