La Représentante spéciale du Secrétaire général sur la violence sexuelle dans les conflits, Pramila Patten, a exprimé jeudi sa grande inquiétude concernant les graves allégations de violence sexuelle dans la région du Tigré en Éthiopie, en particulier le nombre élevé de viols présumés dans la capitale régionale, Mekelle.
Des informations inquiétantes font également état d'individus qui auraient été contraints de violer des membres de leur propre famille, sous des menaces de violence imminente, a précisé Mme Patten dans un communiqué de presse.
Certaines femmes auraient également été forcées par des éléments militaires à avoir des relations sexuelles en échange de produits de base, tandis que les centres médicaux ont indiqué une augmentation de la demande de contraception d'urgence et de dépistage des infections sexuellement transmissibles (IST), qui est souvent un indicateur de violence sexuelle dans les conflits.
En outre, de plus en plus de cas de violence sexuelle contre les femmes et les filles sont signalés dans un certain nombre de camps de réfugiés.
La haute responsable onusienne estime essentiel que les acteurs humanitaires et les observateurs indépendants des droits de l'homme « bénéficient d'un accès immédiat, inconditionnel et durable aux l'ensemble de la région du Tigré, y compris les camps de déplacés et de réfugiés où de nouveaux arrivants auraient signalé des cas de violence sexuelle ».
« Une assistance médicale et psychosociale immédiate doit être accompagnée de mesures de protection, afin de garantir que celles et ceux qui ont été forcés de quitter leur domicile en raison de la violence ne sont pas exposés à un risque supplémentaire de violence sexuelle dans les camps », a ajouté Mme Patten. Cela comprend les plus de 5.000 réfugiés érythréens dans et autour de la région de Shire, ainsi que les plus de 59.000 Éthiopiens qui ont fui vers le Soudan voisin. Les Nations Unies estiment que parmi ces réfugiés, plus de 25% sont des femmes et des filles en âge de procréer.