Le médiateur de l’Union africaine (UA) pour le conflit du Tigré, dans le nord de l’Éthiopie, Olusegun Obasanjo, estime qu’au moins 600 000 personnes sont mortes au cours de la guerre qui a débuté fin 2020 entre l’armée éthiopienne et le Front populaire de libération du Tigré (TPLF) dans cet État du nord, lit-on sur Europa Press.
L’ancien président nigérian a indiqué, dans une interview au Financial Times, que le nombre de morts «est d’environ 600 000», après avoir rappelé que, lors de la signature du cessez-le-feu de l’accord de paix à Pretoria (Afrique du Sud) en novembre dernier, les responsables éthiopiens se sont félicités d’avoir mis fin à un conflit qui faisait jusqu’alors «mille morts par jour».
Le conflit au Tigré a éclaté en novembre 2020 à la suite d’une attaque du TPLF contre la principale base de l’armée à Mekelle, après quoi le gouvernement du Premier ministre Abiy Ahmed a ordonné une offensive contre le groupe après des mois de tensions politiques et administratives, notamment le refus du TPLF de reconnaître le report d’une élection et sa décision d’organiser des élections régionales en dehors d’Addis-Abeba.
Le TPLF accuse Abiy d’attiser les tensions depuis son arrivée au pouvoir en avril 2018, lorsqu’il est devenu le premier Oromo à prendre ses fonctions. Jusqu’alors, le TPLF était la force dominante au sein de la coalition au pouvoir en Éthiopie depuis 1991, le Front démocratique révolutionnaire du peuple éthiopien (EPRDF), fondé sur des critères ethniques. Le groupe s’est opposé aux réformes d’Abiy, qu’il considère comme une tentative de saper son influence.