Avant la soirée du 14 mai, personne ne s’était vraiment intéressé à Sinan Ogan. Tout candidat qu’il fut, il n’était pas «présidentiable» comme Recep Tayyip Erdogan ou Kemal Kiliçdaroglu.
Dans le camp de l’opposition, ce n’est pas lui qu’on accusait de «disperser les voix», mais Muharrem Ince, un autre candidat qui a finalement jeté l’éponge trois jours avant le vote.
Le soir des résultats, pourtant, Sinan Ogan a été le premier à parler, pour dire plusieurs choses: qu’il y aurait un second tour (ce que beaucoup dans l’opposition, comme dans le camp du pouvoir, refusaient de croire à ce moment-là), que sa présence dans la course avait empêché une victoire de Recep Tayyip Erdogan, et que ses électeurs détermineraient l’issue du second tour le 28 mai. Et rien de tout cela n’était faux.