Les États-Unis et la Corée du Sud préparent « une réponse coordonnée et concrète à une série de scénarios, y compris une utilisation de l’arme nucléaire par la Corée du Nord », a fait savoir mardi 3 janvier 2023 un porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche.
Il a toutefois précisé que ces préparatifs n’incluraient pas des « exercices nucléaires conjoints » , puisque la Corée du Sud n’est pas dotée de l’arme atomique.
« Les États-Unis sont totalement dévoués à notre alliance avec la Corée du Sud et lui fournissent une capacité de dissuasion étendue, reposant sur toute la gamme de l’arsenal de défense américain », a-t-il encore assuré.
Cette précision de l’exécutif américain intervient après que le président sud-coréen Yoon Suk-yeol a lui affirmé que « le parapluie nucléaire » américain et sa « dissuasion élargie » ne suffisent plus à rassurer les Sud-Coréens.
Sous la présidence de Yoon, Séoul a multiplié les exercices militaires conjoints avec Washington, réduits durant la pandémie et interrompus sous son prédécesseur au prix d’une diplomatie infructueuse.
Les deux alliés sont « en discussion au sujet du partage des renseignements, de la planification conjointe et des plans de mise en oeuvre commune qui découlent de l’exploitation de moyens nucléaires américains pour faire face aux armes nucléaires de la Corée du Nord », avait fait savoir la Corée du Sud, avant la déclaration américaine.
Kim Jong-un veut augmenter son arsenal
Ces propos interviennent dans la foulée de la déclaration, rapportée dimanche par l’agence officielle nord-coréenne KCNA, du dirigeant Kim Jong-un. Le leader nord-coréen a appelé à une augmentation « exponentielle » de l’arsenal nucléaire de Pyongyang et au développement de nouveaux missiles balistiques intercontinentaux (ICBM) pour lutter contre « l’hostilité » de Séoul et Washington.
L’année 2022 a été marquée par un nombre record d’essais d’armements par Pyongyang, notamment de son ICBM le plus avancé.
« La situation actuelle appelle à redoubler d’efforts pour renforcer massivement la force militaire afin de garantir pleinement la souveraineté, la sécurité et les intérêts fondamentaux (de la Corée du Nord) en réponse aux manoeuvres militaires inquiétantes des États-Unis et d’autres forces hostiles », a déclaré Kim Jong-un, selon un compte-rendu de la réunion du Parti publié par l’agence.
Selon le Pentagone, le régime nord-coréen ne survivrait pas s’il frappait
Un haut responsable américain a reconnu que « les actions et déclarations de la Corée du Nord étaient une cause de préoccupation croissante ».
Il a expliqué par ailleurs que les États-Unis et la Corée du Sud « travaillaient ensemble pour renforcer » le dispositif de dissuasion, ce qui impliquera en particulier des « simulations » sur la réponse à une frappe nucléaire de la Corée du Nord.
Le Pentagone, lui, établit très clairement dans sa « posture nucléaire », le document qui fixe les règles d’utilisation de l’arme atomique, que « toute attaque nucléaire de la Corée du Nord contre les États-Unis ou ses alliés et partenaires serait inacceptable et aurait pour conséquence la fin du régime ».
« Il n’existe pas d’hypothèse dans laquelle le régime de Kim pourrait survivre à l’utilisation d’armes nucléaires », ajoute-t-il.
Séoul et Washington prêtent à Pyongyang l’intention de mener prochainement un nouvel essai nucléaire, qui serait le septième de son histoire et le premier depuis 2017.
Les dirigeants nord-coréens affirment qu’une dissuasion nucléaire crédible est essentielle à la survie de leur pays, qui se dit constamment menacé d’agression par les États-Unis.
Source: Ouest-France