Berlin - La chancelière allemande Angela Merkel et le président français Emmanuel Macron ont soutenu la ratification de l'accord de protection des investissements entre la Chine et l'Union européenne, lors d'une visioconférence avec leur homologue chinois Xi Jinping.
La référence au soutien de Merkel et Macron n'apparaît que dans le résumé proposé par les autorités chinoises. L'Allemagne et la France n'ont fait aucune mention de la question dans leurs déclarations respectives au sujet de la visioconférence qui s'est tenue lundi.
Le ministère chinois des Affaires étrangères a assuré que Macron avait exprimé son "soutien à la conclusion de l'accord d'investissement Chine-UE" et que Merkel avait exprimé l'espoir qu'il serait "approuvé dans les plus brefs délais".
"L'Allemagne soutient l'avancée du sommet entre l'UE et la Chine et espère que l'accord d'investissement sera approuvé dès que possible", a déclaré la chancelière allemande, selon l'agence de presse officielle Xinhua.
Le document ne fait référence à aucune déclaration sur la question de Xi, qui a appelé à "l'élargissement du consensus et de la coopération" avec les pays européens pour "relever ensemble les défis mondiaux".
"Nous espérons que l'Europe jouera un rôle plus actif dans les affaires internationales, reflétant véritablement son autonomie stratégique", a exhorté M. Xi.
L'appel est intervenu après une visite du président américain Joe Biden en Europe, qui visait à former un front commun pour défier la Chine sur les questions économiques et des droits de l'homme.
Le sommet de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord a également désigné, pour la première fois, la Chine comme adversaire.
Bien que l'Union européenne appelle à la réciprocité dans l'accès au marché depuis plusieurs années, soulignant que ses entreprises sont confrontées à des réglementations discriminatoires dans le pays asiatique, Xi a exhorté les pays européens à "fournir un environnement commercial transparent et non discriminatoire aux entreprises chinoises".
Les relations entre la Chine et l'UE se sont détériorées ces derniers mois. L'accord de protection réciproque des investissements reste en attente de ratification au Parlement européen à un moment où les divergences politiques s'accentuent suite aux plaintes européennes concernant la répression de Pékin à Hong Kong et les violations des droits humains contre les membres de la minorité ethnique d'origine musulmane ouïghour dans l'extrême ouest de la Chine.
L'UE a sanctionné le 22 mars - après une décision similaire des Etats-Unis - quatre responsables et une entité chinoise pour la situation au Xinjiang.
Il s'agissait des premières sanctions appliquées par l'UE à la Chine depuis le massacre de la place Tiananmen en 1989.
Pékin a répondu, à son tour, en sanctionnant dix Européens, dont la moitié de députés européens, et quatre entités, tout en convoquant l'ambassadeur de l'UE en Chine, Nicolas Chapuis, pour déposer une plainte formelle auprès de l'Union européenne.