Mexico - Le président du Mexique, Andrés Manuel López Obrador, a de nouveau classé le train touristique "Tren Maya" comme un projet de "sécurité nationale", contestant la décision, prise quelques heures plus tôt par la Cour suprême, d'annuler le décret initial, a informé ce vendredi l’agence Lusa.
Dans un décret publié jeudi soir, le chef de l'Etat a déclaré la construction et l'exploitation de "travaux prioritaires", dont une raffinerie et trois aéroports, comme une question de sécurité nationale et d'intérêt public.
Quelques heures plus tôt, la Cour suprême de justice mexicaine avait déclaré inconstitutionnelle la décision prise par López Obrador l'année dernière (2022), pour violation du droit des citoyens à l'information sur les projets.
La résolution, qui a été approuvée à la majorité de huit des 11 juges, résultait d'une plainte déposée par l'organisme mexicain de transparence, l'Institut national de la transparence, de l'accès à l'information et de la protection des données personnelles (INAI).
Dans un message publié sur les réseaux sociaux, l'INAI a indiqué qu'elle "analysait les mécanismes juridiques pour défendre la transparence et le droit d'accès à l'information sur les travaux et les projets d'infrastructure du gouvernement fédéral".
Cependant, l'INAI est actuellement empêchée de déposer une nouvelle plainte, car elle ne peut pas convoquer une réunion de sa plénière, car le parlement mexicain, contrôlé par le parti qui soutient López Obrador, n'a pas nommé trois des sept commissaires de l'organisme.
Les juges de la Cour suprême de justice du Mexique se réuniront lundi pour discuter et voter sur toutes les implications de la décision.
Ce n'est pas la première bataille à opposer le président du Mexique à la Cour suprême, qui a rejeté certaines des réformes électorales proposées par López Obrador, qui a demandé publiquement que la dernière instance de la justice mexicaine devienne un organe élu.
La construction du tronçon "Tren Maya", qui fera plus de 1 500 kilomètres de long, a été retardée en raison de modifications du tracé et de la découverte de vestiges archéologiques, de puits d'eau douce souterrains et de rivières sous-marines.
En mai 2022, un juge a suspendu le projet, suite à plusieurs recours d'organisations non gouvernementales, qui accusaient la connexion de violer les normes environnementales.
Les travaux ont repris le 13 juillet, après que le gouvernement ait classé les grands projets d'infrastructures publiques comme des problèmes de "sécurité nationale".
En février, un juge de l'État du Yucatan, dans l'est du Mexique, a interdit l'abattage d'arbres sur le tronçon du train touristique "Tren Maya" qui reliera les zones touristiques de Cancún et Tulum, une région qui attire chaque année des millions de visiteurs.
López Obrador a déclaré vouloir inaugurer le "Trem Maya" avant la fin de son mandat en 2024.
L'attribution du premier lot de cette infrastructure ferroviaire a été attribuée au conglomérat portugais Mota-Engil, en partenariat avec China Communications Construction, dans le cadre d'un contrat d'une valeur d'environ 636 millions d'euros, selon un communiqué envoyé à la Commission du Marché de Valeurs Mobilières ( CMVM), en avril 2020.
