Washington - Le secrétaire d'État américain Antony Blinken a réaffirmé le soutien de Washington à l'Ukraine à Kiev, qui est en guerre avec les séparatistes pro-russes depuis sept ans et après une nouvelle escalade des tensions avec la Russie.
"Je suis ici pour une raison très simple, pour réaffirmer fermement, au nom du président (Joe) Biden (...) notre attachement à la souveraineté de l'Ukraine, à son intégrité territoriale et à son indépendance", a-t-il déclaré lors de la première visite en Ukraine d’un haut fonctionnaire du nouveau gouvernement des États-Unis depuis son entrée en fonction en janvier.
Antony Blinken, qui s'exprimait lors d'une réunion avec son homologue ukrainien Dmytro Kouleba, a également réitéré la volonté américaine d'aider "à renforcer la démocratie, à construire des institutions et à faire avancer les réformes contre la corruption".
De son côté, le ministre ukrainien a souligné qu'il «apprécie beaucoup» l'aide reçue depuis 2014 et la révolution qui a fait perdre le pouvoir à un président pro-russe.
Le secrétaire d'État américain rencontre ce jeudi le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Cette visite intervient moins de deux semaines après une nouvelle escalade des tensions qui opposent la Russie et l'Ukraine depuis l'arrivée au pouvoir des pro-occidentaux à Kiev et l'annexion de la Crimée par Moscou en 2014.
Au cours du mois d'avril, la Russie a déplacé des dizaines de milliers de soldats aux frontières avec l'Ukraine, officiellement pour des «exercices militaires», mais qui ont fait craindre dans le pays et en Occident une éventuelle invasion.
Ce déplacement massif de troupes s'est accompagné d'un retour à la violence dans l'est de l'Ukraine, où, depuis 2014, Kiev fait face à une rébellion de séparatistes russophones soutenus par Moscou.
Après des accusations verbales et des menaces réciproques, Moscou a annoncé le 23 avril le retrait de ses troupes, malgré le fait que l'Ukraine, les Etats-Unis et l'OTAN, une organisation que Kiev espère rejoindre, disent rester "vigilants".
Les experts ukrainiens ont indiqué que Moscou avait laissé ses armes dans les régions frontalières et établi un parallèle avec les événements qui ont précédé le bref conflit qui a opposé la Russie et la Géorgie à l'été 2008.
La Russie a assuré à plusieurs reprises qu'elle n'avait pas l'intention de "menacer qui que ce soit" et qu'elle avait le droit d'effectuer des manœuvres sur son territoire de la manière qu'elle jugeait appropriée.
Dans ce contexte, et selon Ielyseiev, les autorités ukrainiennes attendent de Washington qu'il confirme leur autorisation de recevoir des armes meurtrières.
Washington devrait fournir à Kiev une aide de plus de 400 millions de dollars (332 millions d'euros) rien qu'en 2021, un « dossier »' considéré comme très important pour l'Ukraine dans le contexte de sa guerre contre les séparatistes pro-russes à l'Est.
Le voyage de Blinken intervient à un moment où le président Biden a accru la pression sur la Russie avec de nouvelles sanctions et des expulsions de diplomates.
Il a également lancé l'idée d'un sommet avec son homologue russe, Vladimir Poutine.
Outre les tensions internationales, le chef de la diplomatie américaine exigera également que Kiev fasse des progrès tangibles dans la lutte contre la corruption et les réformes visant à moderniser cette ancienne République soviétique.